mercredi 28 octobre 2009

Le boulot de Tony Blair ? Couvrir les crimes de guerre ... JIM HOLSTUN

Blair, « mélange unique de cruauté et de malhonnêteté » [Robert Fisk] est un parfait exemple de l’oligarchie qui domine le monde aujourd’hui, prête à plonger des pays entiers dans la guerre ou la misère pour peu que ses intérêts soient en jeu. Envoyé très spécial au Moyen Orient, Blair a pour première fonction de couvrir les criminels de guerre israéliens.

Le 7 Octobre 2009, Tony Blair a donné une conférence dans une université de New York. En réponse à une question directe et inattendue d’un étudiant, il s’est publiquement joint, pour la première fois, au consensus entre les Etats-Unis et Israël pour rejeter le rapport Goldstone.

Le 27 Juin 2007, Blair a quitté son poste de premier ministre britannique sous les nuages de la guerre sur l’Irak qu’il avait concoctée avec l’ex-président américain George W. Bush. Quelques heures plus tard, il prenait ses nouvelles fonctions d’envoyé spécial du Quartet (Union Européenne, Russie, Nations Unies, Etats-Unis) au Proche-Orient. Il était depuis longtemps sioniste et un membre des « Amis d’Israël dans le Labour » [parti travailliste britannique], et il a eu droit à un adieu et à un bonjour simultanés de la part d’Ehud Olmert ( « Un véritable ami de l’État d’Israël ») et de Tzipi Livni ( « Une figure très bien appréciée en Israël »). Les Palestiniens vivant sous l’occupation israélienne n’ont pas trouvé cela très prometteur.

Bien que Blair séjourne seulement une semaine par mois au Moyen-Orient, il a réussi à être très occupé. Il maintient un calendrier exténuant de globe-trotter pour donner des conférences pour lesquelles il perçoit à chaque fois jusqu’à 500 000 dollars US. En plus de cela, il travaille sur ses mémoires [on ne sait pas pour l’instant qui est chargé de les lui écrire - N.d.T], pour lesquelles il a reçu une avance de 7,3 millions de dollars. Les travaux de consultant auprès de la banque « JP Morgan Chase » lui ont fait empocher 3,2 millions de dollars (dont un bonus) et 800 000 dollars venus des « Zurich Financial Services ». En Octobre 2008, il avait amassé au moins 19 millions de dollars, dépassant même de loin même l’entreprenant Bill Clinton. Il est considéré comme le conférencier le mieux rétribué dans le monde.

Ce peu de temps [consacré par Blair à la Palestine] a causé une certaine préoccupation au Moyen-Orient. Son bureau insiste sur le fait que son « rôle actuel au Moyen-Orient occupe la plus grande partie de son temps », mais à la fin de 2008, un diplomate occidental à Jérusalem se demandait si « sa capacité à se disperser n’a pas été une erreur tactique », tandis qu’un fonctionnaire de l’ONU à Jérusalem estimait : « Il y a un sentiment général selon lequel il n’est pas là » (Lectures see Tony Blair earnings jump over #12, The Times, 29 Octobre 2008). En Septembre 2008, une coalition d’organisations accusait le Quartet de « perdre son contrôle » [sur Blair], ajoutant que « ses échecs pourraient avoir des conséquences graves pour l’application du droit international à travers le monde » (Aid groups : Tony Blair faces imminent failure in Middle East, The Times, 25 Septembre 2008).

Le 27 Décembre 2008, Israël a lancé son massacre dans Gaza. Huit jours plus tard, interrogé sur la réaction de Tony Blair, le premier ministre britannique Gordon Brown a répondu : « Tony est en vacances en ce moment. » Alors que Tony Blair a trouvé le temps d’assister à une ouverture privée du nouveau magasin Armani (™) à Knightsbridge, il n’en trouva pas pour appeler à un cessez-le feu à Gaza, nous remettant en mémoire son silence durant la guerre israélienne de juillet 2006 contre le Liban (As Gaza is torn apart by war, where is Middle East peace envoy Tony Blair ? He’s been on holiday, Daily Mail, 5 Janvier 2009). Au début de Janvier, Blair a pris l’avion pour Israël, mais il n’a pas condamné l’agression israélienne. En Février 2009, tandis que les Palestiniens à Gaza étaient encore à creuser les décombres et à pleurer leurs morts, il a accepté un prix de 1 million de dollars de l’université de Tel Aviv pour le « Present Time Dimension » (Communiqué de presse, 2009 Dan David Prix, 17 Février 2009).

Le 1er Mars 2009, il a fini par aller à Gaza. Il a reconnu « une quantité énorme de dégâts » et la mort « d’un grand nombre de civils », mais a rejeté comme « pas très sensée » toute discussion sur la disproportion des attaques israéliennes (Blair shocked at devastation on first Gaza visit as envoy->http://news.scotsman.com/world/Blair-shocked-at-devastation-on.5027362.jp], The Scotsman, 2 Mars 2009). Blair n’a pas rencontré les dirigeants du Hamas, et sa visite à Gaza, n’a duré que quelques heures, car il fallait faire un pèlerinage à Sderot, la Gilad Shalit des colonies à l’ouest du Néguev (Middle East envoy Tony Blair in Gaza for first time, The Independent, 1 Mars 2009).

En Juin, il s’est rendu à Gaza une deuxième fois et, comme preuve de ses instincts profondément humanitaires, il est allé jusqu’à dire que les Palestiniens sont dans une situation « difficile » (Former British PM Blair Visits Gaza Strip, Nouvelles de la Voix de l’Amérique, 15 Juin 2009).

Le 15 Septembre 2009, la mission d’enquête de l’Organisation des Nations Unies sur le conflit à Gaza, présidée par le juge Richard Goldstone d’Afrique du Sud, a publié son rapport de 575 pages intitulé « Les droits humains en Palestine et autres territoires arabes occupés ». Les trois semaines qui ont suivi la publication du rapport de Goldstone, Blair n’a rien eu à dire à ce sujet en public. Puis, le 7 Octobre 2009, il a pris la parole à SUNY Buffalo [State University of New York - UB] où j’enseigne, devant un énorme auditoire, dans le cadre d’une série de conférences. Je n’ai pas entendu la conférence, car j’étais à l’extérieur dans un lieu d’expression libre (le premier à apparaître sur mon campus) parmi un groupe de personnes protestant contre l’invitation de Tony Blair et contre ses honoraires montant à la somme énorme 150 000 dollars, comme me l’a confirmé son agent exclusif , le « Washington Speakers Bureau ».

Nous avons aussi protesté contre la censure appliquée sur nos questions. Depuis plusieurs années maintenant, en exigeant que toutes les questions leur soient préalablement soumises et aient leur approbation, les administrateurs de l’UB ont protégé des questions directes ceux de nos conférenciers de marque dont le curriculum vitae comprend des crimes de guerre dans les Balkans et en Asie de l’Ouest. Cette fois, ils ont emballé la censure sous la forme d’un « Concours de questions pour Tony Blair » : des étudiants soumettant au préalable des questions pour que celles-ci soient examinées, l’administration invitant les heureux gagnants à monter sur le podium pour poser en personne leurs questions préalablement filtrées.

Interrogé sur cette pratique, Dennis R. Black, vice-président de l’association des étudiants de l’UB et maître de cérémonie pour la soirée, a déclaré au journal Buffalo News « qu’il n’y avait là aucune tentative de censure et que les questions étaient simplement modérées » - une distinction intéressante.

Une version audio du discours est disponible sur le site internet de la station de radio publique d’UB (Cycle de conférences de l’UB - Tony Blair, WBFO, 13 Octobre 2009 [le lien semble avoir été désactivé... N.d.T]). Il se compose principalement de sérieuses platitudes et d’anecdotes fantaisistes, pour conclure, de façon assez incroyable, sur l’histoire d’un cheval comique Irlandais, racontée dans un style d’artiste de music-hall. Mais les choses changèrent lors des questions-réponses. Nicolas Kabat, un des premiers étudiants en science politique, co-fondateur de l’association des étudiants pour la justice en Palestine, et membre du « New York Peace Center Palestine-Israel Committee », avait été l’un des gagnants du concours [des questions] grâce à la question insipide qu’il avait préalablement soumise. Mais au micro, il posa une toute autre question concernant la réaction de Tony Blair face au rapport Goldstone, demandant pourquoi il estimait que les principes fondamentaux du droit international ne sont pas applicables au processus de paix au Moyen Orient, et pourquoi la poursuite du siège sur Gaza n’est pas également nuisible à ce processus.

Une vidéo de l’échange de cinq minutes entre Blair et Kabat est disponible sur YouTube. L’étudiant qui l’a enregistrée m’a dit que le vice Président de l’association des étudiants d’UB, Dennis Black (visible à l’extrémité de la prise de vue) a écouté la question inattendue de Kabat avec une totale incrédulité. Plus tard, le directeur d’UB pour ce genre d’événements, William Regan, a écrit à Kabat pour lui reprocher de s’être écarté de la question préalablement approuvée, en disant qu’il avait « enfreint la confiance qui doit prévaloir dans un concours comme celui-ci pour que cela fonctionne correctement. » Dans un lapsus freudien tout à fait délicieux, il a ajouté : « Nous sommes très déçus de votre comportement éthique ». Il y a quelque chose d’exquis dans cette vertueuse indignation d’un censeur surpris.

Blair paru tout d’abord déstabilisé par ce qui était une vraie question, non censurée. Bien qu’il se soit finalement remis sur ses pieds et se soit mis à concocter ses mélanges habituelles de déclarations d’enfant de chœur et de mensonges pervers, il parait lui aussi s’acheminer sans y toucher vers un rejet public du rapport Goldstone. Comme la plupart des adversaires de ce rapport, il n’a pu contester un seul des faits présentés mais il s’est réfugié immédiatement dans les faux-semblants et des pleurnicheries. Malgré la déclaration tout à fait limpide de Kabat disant que le rapport condamnait à la fois les groupes armés palestiniens et Israël, Blair a répondu : « Vous avez donné un avis, et le problème est qu’il y a un autre point de vue. ... Et une des choses que vous apprendrez au sujet des conflits comme celui-ci ... c’est que vous ne résolvez jamais ces conflits en adoptant un seul point de vue et en oubliant l’autre. ... Et les tirs de roquettes venus de Gaza sur des villes israéliennes. Maintenant, ces attaques de roquettes doivent également cesser. »

Comme Benjamin Netanyahu dans son récent discours à l’ONU, Blair s’est abstenu de relever la chronique précise et détaillée ainsi que la condamnation des tirs de fusées palestiniennes et des attaques au mortier, et le fait que ces tirs avaient tous cessé au cours de l’accalmie de Juin-Novembre 2008 (Pages 31 — 33, 71-82, 449-74). En fait, le Hamas avait cessé toutes ses attaques et avait empêché les tirs par d’autres groupes, en réduisant ces attaques de 97% et les victimes israéliennes de 100%. Cette initiative pacifique de la part du Hamas a été insupportable pour Israël, et le 4 Novembre 2008, un commando israélien infiltré dans la bande de Gaza a assassiné six combattants du Hamas,cassant ainsi la trêve (Page 78).

Blair suggère également que nous devons rejeter le rapport Goldstone comme désespérément partisan parce qu’il ignorerait les attaques venues du Hamas : « Le soldat israélien qui est enlevé en ce moment, Gilad Shalit, doit être libéré. » Le problème ici, c’est que le rapport expose effectivement l’habituel souci disproportionné et tacitement raciste, pour ce détenu israélien (sur 25 pages, 28, 57, 66, 288, 289, 291, 304, 371-73, 412, 415, 418, 486, 541, 551), bien qu’au contraire de Blair, il traite également des 8100 Palestiniens, hommes, femmes et enfants emprisonnés (27-29, 401-23).

Mais le point central dans le rejet par Blair du rapport Goldstone repose sur son rejet en soi du droit international. Il fait rapidement une genou-flexion dans sa direction, mais en ajoutant que nous n’arriverons jamais à rien par « une discussion sur un rapport qui soutient passionnément un des deux camps, et qui est profondément contesté par l’autre. » En d’autres termes, le droit international est très bien, jusqu’à ce que Israël soit en désaccord avec lui, auquel cas nous devrions l’abandonner. Comment, alors, le conflit sera-t-il résolu ? Israël a besoin de « sécurité » et les Palestiniens ont besoin d’un « État indépendant, » mais d’abord, il faut « une fin à la violence, » qui, naturellement, n’intègre jamais la fin de la violence de base qui est l’occupation. Et surtout, nous devons « comprendre la douleur de chaque côté, les amenant à comprendre qu’ils ne sont pas seuls à souffrir. » [Il faut garder en tête que cet escroc de Blair se fait payer 150 000 dollars pour servir à son auditoire ce genre de platitudes nauséabondes ... N.d.T]

En bref, Blair nous emmène doucement du monde tatillon, controversé, juridiquement impraticable du droit international, qui nous incite à lever nos mains au ciel sur le modèle de Rashomon [film de Kurosawa tiré de légendes nippones ? N.d.T], vers cet endroit chaleureux et compréhensif où nous sentons la douleur de chacun. Cette compassion semble être tout à fait différente et meilleure que la douleur journalière éprouvée par les seuls Palestiniens à Gaza, alors qu’ils saignent et meurent dans des endroits bien réels. Sur le mode classique des idéologues conservateurs, Blair insiste sur le fait que, si nous espérons jamais changer les institutions sociales, nous devons d’abord changer le coeur humain.

Malgré tous ses défauts, le rapport Goldstone ne tombe jamais dans cette sorte d’idiotie morale creuse. Il combine une analyse des massives violations du droit international avec une chronique précise de la douleur humaine que ces violations ont causées : la douleur des gens de Gaza écrasés sous les débris de leurs maisons (page 239), blessés et interdits de soins médicaux (pages 232-33, 377), abattus alors qu’ils brandissaient des drapeaux blancs (pages 199-203), calcinés par le phosphore blanc (page 533), et laissé sans défense face aux maladies et à la mort sous un blocus permanent (pages 9-10, 22-25, 95-100, 335-71). Et la réalité des crimes de guerre permanents résultant d’une occupation militaire illégale filtre de tout le rapport.

Mais bien sûr, il s’agit de Tony Blair, de sorte qu’il y a un ton joyeux appliqué à tout cela, grâce à des projets de développement de type néolibéral menés par l’Autorité palestinienne et son gang sécuritaire en Cisjordanie : « Et juste pour vous donner quelques bonnes nouvelles d’Israël et de Palestine, cette semaine . ... Quand je suis devenu ‘Envoyé’ ... Je ne pouvais pas aller dans une ville comme Jénine ou Naplouse en Cisjordanie. Aujourd’hui, je vais à Jénine ou Naplouse, où ils ont ouvert un hôtel juste l’autre jour. Je vais à des endroits comme Qalqilya, je vais à Hébron, je vais à Jéricho, Ramallah, évidemment. En d’autres termes, je peux faire le tour de la Cisjordanie. »

Que demander de plus ?

dimanche 18 octobre 2009

CRIME CONTRE L'HUMANITE - el comandante

Je plains le peuple juif, victime de la shoah, qui voit son gouvernement être accusé de "CRIME CONTRE L'HUMANITE" , vous rendez-vous compte de la valeur symbolique de cette accusation. Je n'entends pas KOUCHNER, je n'entends pas BHL, je n'entends pas FINKELKRAUT et autres sbires du deux poids , deux mesures, pérorer sur cette accusation extrêmement grave et sans doute pas écrite à la légère par le rapporteur de l'ONU, un personnage intègre Goldstone .

...CRIME CONTRE l'HUMANITE...

ça devrait faire la une des journaux, c'est un évènement majeur de l politique du 20eme et 21eme siecle, les enfants de la shoah accusés de CRIME CONTRE L'HUMANITE !!! Qu'attend le peuple israélien pour ejecter ces facsistes du pouvoir. Qu'attend-il pour se réveiller !!!

dimanche 4 octobre 2009

adWords - el comandante

J'ai , par curiosité, ajouté un abonnement adWords à ce blog. Comme par hasard depuis le massacre de Gaza, adWord ajoute systématiquement un lien vers la propagande de l'extrême droite Israélienne. J'ai constaté ceci sur beaucoup de sites traitant du proche-orient. Je suis surpris de constater la sagacité des robots de chez google à faire le bon raprochement entre l'article et le bon adWord à insérer. Ce qui me surprend encore plus c'est que parfois , cette propagande est insérée même si le sujet n'a rien, mais alors, RIEN à voir (un bug google sans doute), car si vous allez sur un commentaire des articles de Libe ces temps-ci , chaque article se voit affublé en PREMIERE ligne du même lien que sur mon blog . Les mystères de la probabilité s'épaississent encore plus lorsque je constate qu'AUCUN site pro-palestinien ou pro-paix israelien n'est apparu sur les google adWords (pas de http://electronicintifada.net/new.shtml ou de http://www.info-palestine.net sur Libe ). Bizarre... bizarre...

jeudi 9 juillet 2009

Le courage des YES MEN - Respect .

Protestant contre la politique israélienne, les « Yes Men » ont retiré leur nouveau film, très applaudi, du Festival du film de Jérusalem où il devait être présenté. Ils nous ont communiqué les raisons de leur décision.

"The Yes Men"
Chers amis du festival,

Nous avons le regret de dire que nous avons pris la difficile décision de retirer notre film, « The Yes Men Fix the World, » du Festival de cinéma de Jérusalem, en solidarité avec la Campagne pour le Boycott, le Désinvestissement et les Sanctions [BDS].

Cette décision n’est pas chose facile, car nous nous rendons compte que le festival est opposée à la politique de l’État d’Israël, et nous ne voulons pas pénaliser les progressistes qui déplorent la violence étatique commise en leur nom.

Cette décision n’est pas facile à prendre, car nous nous sentons une forte affinité avec de nombreuses personnes en Israël, partageant avec eux nos racines juives, ainsi que le traumatisme de l’Holocauste, dans lequel nos deux grands-pères sont morts. Andy a vécu à Jérusalem pendant un an il y a longtemps ; il peut encore se débrouiller en hébreu, et il y compte plusieurs amis. Et Mike a toujours voulu garder un lien avec les racines de sa culture.

Mais en dépit de tous ces sentiments, nous ne pouvons pas abandonner notre mission en tant que militants. Dans les années 1980, il y a eu un appel émis par la population de l’Afrique du Sud et destiné aux artistes et à d’autres pour boycotter ce régime, et cela à contribué à en finir avec l’Apartheid.

Aujourd’hui, il y a un appel clair au boycott venant de la société civile palestinienne. Y obéir est notre seul espoir, en tant que cinéastes et militants, à aider à faire pression sur le gouvernement israélien afin qu’il respecte le droit international.

C’est un acte douloureux. Mais il est encore plus pénible d’entendre la politique israélienne décrite comme « fasciste » - pas seulement par des gens mal informés et des faibles d’esprit, et pas seulement par d’habituels abrutis antisémites, mais aussi par des militants juifs bien informés informés en Israël. Ils savent de quoi ils parlent, et il est douloureux de penser qu’ils pourraient bien avoir raison.

Etant certains que vous êtes au courant et que vous le déplorez, le gouvernement israélien a récemment autorisé la construction de nouvelles unités dans un avant-poste illégal en Cisjordanie - illégal au regard même de la loi israélienne. Ce lundi, neuf Palestiniens ont été blessés alors que les autorités israéliennes démolissaient leur maison à Jérusalem-Est.

Mardi, la marine israélienne a capturé un navire livrant des médicaments, des jouets et d’autres produits humanitaires destinés à Gaza, et arrêté plus d’une vingtaine de militants pacifistes étrangers, dont un Prix Nobel de la Paix. Pendant ce temps, une commission des Nations Unies dans la bande de Gaza enquête sur de bien pires abus commis au début de cette année.

Quelles que soient les mots appliqués à de telles actions, notre film ne doit pas contribuer à donner une aura de normalité dans un Etat qui prend ce genre de décisions. Pour nous, c’est la ligne à ne pas franchir.

Il ya certainement une autre façon de faire les choses en Israël-Palestine, et c’est ce pour quoi nous devons lutter, même avec la faiblesse de nos moyens. Quant à notre film, il y a une autre façon pour qu’il soit vu en Israël ... et en Palestine, afin que les gens qui ont le plus besoin de Comic Relief, et qui n’auraient de toute façon jamais pu voir le film au Festival de Jérusalem, pourront le visionner également. Dans les prochains mois, nous ferons en sorte que cela soit possible.

Quant à ceux qui veulent voir notre film, « Savlanut » et « Sabir » (patience) ! Et pour les autres d’entre nous, un peu moins de patience, s’il vous plaît.

* Andy and Mike - The Yes Men

www.theyesmen.org

mardi 24 février 2009

Lettre Ouverte de L’UJFP (Union Juive Française Pour La Paix ) Au CRIF

Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les dirigeants du CRIF

Les masques sont tombés et maintenant, ça suffit !

Vous n’avez absolument aucun droit de parler, ni en notre nom ni au nom de tous les nôtres qui ont été parqués dans les ghettos, assassinés dans les pogroms, anéantis dans les camps de la mort, mais qui aussi ont été de toutes les luttes, de celles de l’Internationale pour un monde meilleur à celles de la Résistance à l’envahisseur nazi, contre le colonialisme et pour la liberté, la justice, la dignité et l’égalité des droits.

Vous avez applaudi, encouragé les crimes de l’armée israélienne écrasant sous les bombes la population dans ce que vous appelez « entité hostile », réduisant en tas de gravats ses maisons, dévastant ses cultures, prenant pour cible les écoles, les mosquées, les hôpitaux les ambulances et même un cimetière….Dès lors vous vous êtes placés dans le camp des tenants de l’apartheid, des oppresseurs et des nouveaux barbares , et le sang de leurs victimes rejaillit sur vous.Ce faisant, vous avez perdu tout sentiment humain, toute compassion devant cette détresse, vous nous avez outragés et salis en assimilant tous les Juifs à des supporters d’une bande de criminels de guerre comme vous avez déshonoré la mémoire de Rachi, d’Edmond Fleg, d’Emmanuel Lévinas et de tant d’autres, enfin de tout ce que le judaïsme français comportait de richesse humaine, d’intelligence et de lumières.

Vous avez voulu faire d’un conflit colonial et géopolitique un conflit communautaire et en prétendant que « 95 % des Juifs français approuvent l’intervention israélienne », vous attisez l’antisémitisme dont vous prétendez vous inquiéter de la résurgence, en pompiers pyromanes.

Non Mesdames et Messieurs les dirigeants du Conseil soi-disant « Représentatif » des Institutions juives de France, vous ne représentez rien pour nous, sinon les zélateurs d’une abjecte boucherie.

Bureau National de l’UJFP le 07-02-2009

Union Juive Française pour la Paix (UJFP) - 21 ter rue Voltaire, 75011 PARIS

Site : www.ujfp.org

vendredi 30 janvier 2009

NON, NON et NON ! PAS EN LEUR NOM, PAS EN NOTRE NOM ! - Michel Warschawski




Ehud Barak, Tzipi Livni, Gabi Ashkenazi et Ehud Olmert, n’ayez pas l’impudence de montrer vos gueules à aucune cérémonie commémorative des héros des ghettos, de Lublin, de Vilna, de Kishinev ou de Varsovie. Et vous aussi, dirigeants de « La Paix Maintenant », pour qui la paix signifie une pacification de la résistance palestinienne par tous les moyens, y compris la destruction d’un peuple. A chaque fois que je serais présent, je ferai personnellement tout pour virer chacun d’entre vous de ces commémorations, parce que votre présence même serait un immense sacrilège.

Pas en leurs noms !

Vous n’avez aucun droit de parler au nom de nos martyrs. Vous n’êtes pas les héritiers d’Anne Frank du camp de concentration de Bergen-Belsen mais de Hans Frank, général allemand responsable de l’anéantissement des juifs de Pologne.

Vous n’êtes pas les héritiers du ghetto de Varsovie, parce qu’aujourd’hui le ghetto de Varsovie est exactement en face de vous, cible de vos tanks et de votre artillerie, et son nom est Gaza. Gaza que vous avez décidé d’éliminer de la carte, comme le Général Frank a eu l’intention d’éliminer le ghetto. Mais, à la différence des ghettos de la Pologne et de la Biélorussie, dans lesquels les juifs ont été laissés presque seuls, on n’éliminera pas Gaza parce que les millions des hommes et de femmes des quatre coins de notre monde construisent un bouclier humain puissant portant ces mots : “plus jamais cela !“

Pas en notre nom !

Ensemble, avec des dizaines de milliers d’autres juifs, du Canada à la Grande-Bretagne, d’Australie à l’Allemagne, nous vous avertissons : n’ayez pas le toupet de parler en nos noms, parce que nous allons vous pourchasser, si nécessaire jusqu’en enfer, l’enfer des criminels de guerre, et enfoncer vos mots jusqu’au fond de votre gorge, jusqu’à ce que vous nous demandiez pardon pour avoir osé nous mêler à vos crimes. Nous, et pas vous, sommes les enfants de Mala Zimetbaum et de Marek Edelman, de Mordechai Anilevicz et de Stéphane Hessel, et nous remettons leur Message à l’Humanité dans les mains des Résistants de Gaza pour qu’ils le conservent, pour nos enfants et pour tous les enfants du monde: « Nous luttons pour notre liberté et la vôtre, pour notre honneur et le vôtre, pour notre dignité humaine, sociale et nationale et pour la vôtre. » (Appel du ghetto au monde, Pessa’h 1943).

Mais pour vous, dirigeants d’Israël, « liberté » est un mot sale. Vous n’avez aucun « honneur » et vous ne comprendrez jamais le sens des mots « dignité humaine ».

Nous ne sommes pas une « autre voix juive, » mais la seule voix juive ayant le droit de parler au nom des martyrs du peuple juif. Votre voix n’est rien autre que les vociférations bestiales millénaires des assassins de nos ancêtres.

Michel Warschawski
18/01/2009
Publié par Alternative Information Center - UJFP.

mercredi 28 janvier 2009

HITLER et FRANCO ont gagné - El comandante

















Gaza , double parallèle . Tout d'abord le ghetto de Varsovie : on enferme et on prive tout un peuple. Ensuite Guernica: on bombarde aveuglément une population civile. Pour moi, le pire dans tout cela, ce n'est pas de voir la "PLUS GRANDE DEMOCRATIE DU MONDE" soutenir les assassins (voire la financer), ce n'est pas de voir "LA PATRIE DES DROITS DE L'HOMME" soutenir les assassins, c'est de voir ZAPATERO, petit fils d'un républicain espagnol (fusillé par FRANCO) sourire de concert avec OLMERT le boucher (et l'escroc).

Avraham Burg disait : " il faut vaincre Hitler" , force est de constater que Hitler et Franco ont gagné par le truchement des sionistes.

vendredi 16 janvier 2009

André Nouschi : Vous vous conduisez exactement comme Hitler

André Nouschi : Vous vous conduisez exactement comme Hitler
Moukawama
La lettre d’André Nouschi à l’ambassadeur d’Israël en France

L’historien André Nouschi * (86 ans), juif originaire de Constantine (Algérie) a écrit à l’ambassadeur d’Israël en France. Il souhaite que son texte soit diffusé autant que possible.

Le 3 janvier 2009

Monsieur l’Ambassadeur,

Pour vous c’est shabat, qui devait être un jour de paix mais qui est celui de la guerre. Pour moi, depuis plusieurs années, la colonisation et le vol israélien des terres palestiniennes m’exaspère. Je vous écris donc à plusieurs titres : comme Français, comme Juif de naissance et comme artisan des accords entre l’Université de Nice et celle de Haiffa.

Il n’est plus possible de se taire devant la politique d’assassinats et d’expansion impérialiste d’Israël. Vous vous conduisez exactement comme Hitler s’est conduit en Europe avec l’Autriche, la Tchécoslovaquie. Vous méprisez les résolutions de l’ONU comme lui celles de la SDN et vous assassinez impunément des femmes, des enfants ; n’invoquez pas les attentats, l’Intifada. Tout cela résulte de la colonisation ILLEGITIME et ILLEGALE QUI EST UN VOL. Vous vous conduisez comme des voleurs de terres et vous tournez le dos aux règles de la morale juive. Honte à vous : Honte à Israël ! Vous creusez votre tombe sans vous en rendre compte. Car vous êtes condamné à vivre avec les Palestiniens et les états arabes. Si vous manquez de cette intelligence politique, alors vous êtes indigne de faire de la politique et vos dirigeants devraient prendre leur retraite. Un pays qui assassine Rabin, qui glorifie son assassin est un pays sans morale et sans honneur. Que le ciel et que votre Dieu mette à mort Sharon l’assassin. Vous avez subi une défaite au Liban en 2006. Vous en subirez d’autres, j’espère, et vous allez envoyer à la mort de jeunes Israéliens parce que vous n’avez pas le courage de faire la paix

Comment les Juifs qui ont tant souffert peuvent ils imiter leurs bourreaux hitlériens ? Pour moi, depuis 1975, la colonisation me rappelle de vieux souvenirs, ceux de l’hitlérisme. Je ne vois pas de différence entre vos dirigeants et ceux de l’Allemagne nazie !

Personnellement, je vous combattrai de toutes mes forces comme je l’ai fait entre 1938 et 1945 jusqu’à ce que la justice des hommes détruise l’hitlérisme qui est au coeur de votre pays. Honte à Israël. J’espère que votre Dieu lancera contre ses dirigeants la vengeance qu’ils méritent. J’ai honte comme Juif, ancien combattant de la 2ème guerre mondiale, pour vous. Que votre Dieu vous maudisse jusqu’à la fin des siècles ! J’espère que vous serez punis.

André Nouschi

Professeur honoraire de l’Université

* André Nouschi, qui fut combattant de la France libre, est l’auteur de nombreux ouvrages et notamment d’un, maintenant bien oublié, sur le niveau de vie des populations rurales constantinoises durant la période coloniale jusqu’en 1919 (PUF, 1961). Ce livre, décisif, avait en son temps été salué par le ministre du GPRA et historien nationaliste algérien Ahmed Tafiq al-Madanî comme "la goutte d’eau qui s’offre au voyageur après la traversée du désert".

André Nouschi a été enseignant à l’université de Tunis, et il est professeur honoraire de l’université de Nice.

dimanche 4 janvier 2009

De Viktor Dedaj qui l'exprime mieux que moi. El comandante

Les champs de Gaza n’ont jamais existé.


Sionistes : ça faisait longtemps que j’avais envie de vous dire deux ou trois choses. Ca me démangeait depuis un certain temps déjà, mais allez savoir pourquoi... le temps, ou la fainéantise, ou peut-être les deux. Mais si c’est pas maintenant, alors quand ?

Sionistes : ça fait longtemps que vous me gonflez avec votre histoire de "terre promise". Que de contorsions sémantiques pour qualifier un vol en bonne et due forme.

Sionistes : ça fait longtemps que vous me gonflez avec votre histoire de "peuple élu". Que de beaux oripeaux pour camoufler votre racisme.

Sionistes : partout où je vous ai croisés, vous étiez du mauvais côté de la barrière. Aux côtés de l’Afrique du Sud de l’Apartheid, aux côtés de armées assassines du Guatemala... Je n’ai aucun souvenir de vous avoir vu du côté des exclus, des faibles. Pas une seule fois.

Sionistes : vos gesticulations outrées ne changeront rien au caractère assassin de cet état d’Israël. Et épargnez moi les discours sur la "démocratie israélienne". Qu’est-ce que ça peut bien faire qu’Israël soit une démocratie (ou non), sinon que cela rend une majorité de ses habitants coupable ? Et de même que je ne juge pas un homme sur la façon qu’il se traite lui-même, mais sur la façon qu’il traite les autres, je ne vais pas applaudir à la "démocratie" israélienne sans considération pour ses actes.

Alors, Sionistes : je n’en ai rien à faire de vos opérations de relations publiques, de vos images d’une société "moderne" et d’une jeunesse "libre" qui se trémousse en bikini sur les plages de Tel Aviv (par opposition, bien sûr, aux matrones voilées de Gaza qui hurlent leur désespoir).

Sionistes : vous n’aimez pas que l’on vous rappelle qu’une Assemblée Générale des Nations Unies a déclaré que votre idéologie était une forme de racisme.

Sionistes : vous crevez d’envie de me voir prononcer le mot "juif" et vous donner ainsi l’occasion de grimper aux rideaux. Peine perdu car, contrairement à vous, je ne suis pas raciste.

Sionistes : la religion dont vous vous revendiquez est aussi débile qu’une autre.

Sionistes : je me souviens d’avoir vu interviewer deux de vos fameux "colons" fraîchement débarqués de Bordeaux. Un couple de médiocres qui avaient enfin trouvé quelqu’un à exploiter. Ici ils n’étaient manifestement rien, allez donc savoir pour qui ils se prenaient là-bas. Vos colons sont des caricatures de beaufs accomplis.

Sionistes : vous avez pompeusement donné un petit nom familier à votre armée d’assassins.

Sionistes : vous avez l’arme atomique en violation de toutes les conventions internationales.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous avez violé par la même occasion toutes les autres conventions et lois internationales.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous ne respectez aucune loi, aucun accord, aucune signature. Mais vous les invoquez tous lorsque cela vous arrange.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous avez sciemment joué la carte des extrémismes pour mieux brouiller votre propre image.

Sionistes : à l’instar de vos amis néocons américains, vous couinez votre outrage à chaque acte de résistance qui vous est opposé. Vous prenez prétexte du "terrorisme" pour mener tranquillement votre entreprise d’extermination.

Sionistes : vous avez volé leurs biens, vous avez volé leurs terres. Vous avez volé leur eau. Vous avez méthodiquement assassiné par centaines leur enfants, leurs femmes, leurs vieillards. Vous les avez affamés, détruits, volés encore, écrasés, persécutés. Vous leur avez refusé l’éducation, la santé. Vous avez empêché des pères de porter leurs enfants se faire soigner. Vous tirez sur des ambulances. Vous construisez vos routes de merde sur des oliveraies plus que centenaires.

Sionistes : vous les avez enfermés derrière des barbelés, derrière un mur. Vous avez appliqué un blocus. Vous les avez enfermés dans de gigantesques ghettos. Vous avez crée des camps d’extermination de basse intensité qui n’osent dire leur nom.

Sionistes : pendant encore combien de temps allez vous nous accabler avec votre sensiblerie sélective, vos références sempiternelles à la Shoah ? On n’a jamais rendu hommage à des victimes en adoptant les méthodes de leurs bourreaux.

Sionistes : vous avez du vous balancer une fois de trop et trop près d’un certain mur. Jusqu’à votre nom sonne désormais comme une insulte à l’intelligence et à la dignité humaine.

Sionistes : lorsque les digues des dernières réticences céderont, et que les protestations prendront l’ampleur et la forme que vos actes méritent, vous ne manquerez pas, et c’est à parier, de hurler à l’antisémitisme. Vous auriez tort de vous gêner car c’est, après tout, ce que vous faites de mieux - juste derrière la fabrication clandestine de bombes atomiques et le tir au canon sur des populations sans défense. Nous, nous assisterons goguenards à cette dernière cartouche tirée en l’air. Et se joindront à nous des camarades juifs ou pas, élus ou pas, autrement plus humains que vous ne l’avez jamais été.

Sionistes : jusqu’où irez vous pour faire aboutir votre fébrilité messianique ? Combien de bulldozers faudra-t-il encore faire passer pour donner un semblant de vérité à vos mensonges ? Ferez-vous des piles de leurs vêtements et de leurs chaussures ? Vos jolies soldates de Tsahal se fabriqueront-elles des bijoux avec leurs dents en or ? Répandrez-vous du sel sur leurs terres pour effacer toute trace ? Planterez vous un drapeau sur une cette "terra incognita" et "inhabitée" que vous revendiquerez au nom de la couronne de David, assortissant le tout de slogans débiles tels que "une terre sans peuple pour un peuple sans terre" ? Et sur qui tiriez vous donc ces 50 dernières années ? Sur des boites de conserve ?

Sionistes : dites-nous comment vous espérez conclure votre délire. Pour peu que vous en ayez la moindre idée.

Sentirez-vous le poids de vos actes envahir vos cellules grises ou vous réfugierez-vous dans l’autosuggestion collective ? Que raconterez-vous d’un air faussement naïf aux générations futures ? Que vous ne faisiez qu’obéir aux ordres ? Ou bien prononcerez-vous au contraire ces paroles fatidiques : "les champs de Gaza n’ont jamais existé" ?